Le blé étant un ingrédient indispensable de notre régime alimentaire, il
semble normal que nous lui fassions une place importante dans notre rotation de
culture.
De plus, cette plante a des propriétés non
négligeables en régie biologique.
Le blé est compétitif vis a vis des mauvaises
herbes, l’effet allopathique de ses racines ralenti les adventices nuisibles et son feuillage recouvre assez
rapidement le sol.
Les racines sont très développées et elles
favorisent la structure de nos sols.
Le semis du blé se fait avant toutes les autres
cultures, la récolte se fait tôt pour le blé d’hiver et après l’orge pour le
blé de printemps.Il nous permet une diversification des revenus , son coût de
production est raisonnable et jusqu’à aujourd’hui il n’y a pas de blé
transgénique pour nous compliquer la vie.
En 2002, nous cultiverons environ 575 ha dont 50% certifié biologique,
et le reste en transition première et deuxième années ainsi qu’une terre louée
en régie conventionnelle.
Notre objectif de rotation se compose comme suit:
Mais sur billons
Soya sur billons
Orge travail
minimum+ billonnage post récolte+engrais verts
Soya sur billons avec fumier en post
récolte
Blé travail
minimum + billonnage et fumier en post récolte+engrais vert
La régie du blé de printemps se compose comme suit:
Automne:
- Application si disponible de 2.5 tonnes par
hectares de fumier de dindes après la récolte du soya . L’apport d’un peu
d’azote du fumier augmente la protéine
- Un passage de cultivateur pour détruire les
vivaces si les conditions de sol le permettent; ce déchaumage de
surface(4" environ) stimule la germination de quelques mauvaises herbes à
l’automne. Il affaiblit les vivaces qui font leurs réserves avant l’hiver.
Printemps:
- Un passage de cultivateur muni de
rodweeders. Le rodweeder permet un lit de semence uniforme et une aération des
racines de mauvaises herbes
- Semis à 1.5 pouces de profond et 6 pouces
d’entre-rang pour une bonne colonisation de l’espace et une meilleure
compétition contre les mauvaises herbes.
Nous augmentons le
taux de semis d’environ 10% par rapport aux recommandations.
- Un passage de peigne(facultatif) en prélevée
lorsqu il reste environ 1cm pour que le blé sorte. Il faut que le blé soit
enraciné .Le semis de trèfle peut se faire à ce stade.
Été:
On récolte
dès que le blé teste approximativement de 18% d’humidité (jusque 22% dans certaines
régions de l’ouest américain)
Broyage
de la paille ou vente sur le champ pour faciliter le travail subséquent.
séchage(quand
nécessaire)
Les
avantages du séchage sont multiples.
Augmentation du poids spécifique
(25mm de pluie peuvent baisser le p.s de 1 point)
Réduction
des problèmes de verse
Réduction du potentiel de vomitoxines (le séchage inhibe le
développement futur de toxines)
Évite
la germination sur l’épi
Augmente vos jours de battage
Permet de gagner du temps sur la maturité des mauvaises herbes
Permet un déchaumage plus tôt donc plus de temps pour détruire les
vivaces.
Permet de mettre du fumier et des engrais verts plus rapidement.
- déchaumage dès que possible avec un cultivateur, pattes d’oies et
rodweeder si
les résidus le permettent.
- chisel avec pattes d’oies de 15" si il y a de la prêle dans le
champ
- 10m3/ha de fumier de dinde pour le mais subsequent.
- formation des billons avec
engrais vert d’avoine à la volée avant le billonnage.
- laisser reposer jusqu’au
printemps suivant.
Données de quelques essais en 2001:
variété: AC
Brio date de semis: 26 avril
01
-
blé en semis direct sans fumier
o
rendement : 3.2t/ha
-
blé sur 1 passage de cultivateur au printemps sans fumier:
semis |
rendement |
protéine |
poids spécifique |
185 kg/ha |
3.6
t/ha |
11% |
80 |
166 kg/ha |
3.7
t/ha |
|
|
151 kg/ha |
3.55 t/ha |
|
|
- blé sur un passage
de cultivateur à l’automne et printemps
avec fumier a l’automne:
semis |
rendement |
protéine |
poids spécifique |
165 kg/ha |
5.25 t/ha |
13.5% |
84.5 |
Les faits relatées
précédemment ne sont que l’expérience
de trois années d’essais
de céréales en régie sans
intrants ni herbicides.
Il est aussi a noter qu’aucun
labour n’est mentionné car la conservation des sols ainsi que la
conservation de la matière
organique en surface (pattes d’oies sur le cultivateur et le chisel)
font partie intégrante de notre philosophie de culture.
Ces expériences se sont
déroulées dans la région de Vaudreuil Soulanges sur la ferme
Les Huiles Naturelles
d’Amérique.
Des essais sur blé d’hiver sont
aussi en développement car la régie de cette culture laisse place a beaucoup d’innovations; les résultats
peuvent être très prometteur.
Je tiens à remercier mes frères
Loic et Côme pour leur travail assidu dans le développement
de nouvelles techniques ainsi
que Pierre Lachance et Johanne D’Aragon pour le suivi des
parcelles.
Thomas
Dewavrin